The Rolling Stones
Hackney Diamonds
UNIVERSAL
★★★½
DIRE QU’ON NE LES ATTENDAIT PLUS en studio relève de l’euphémisme. On allait les voir en concert, ils donnaient des news par tabloïds interposés et de rares interviews; on entendait parler d’un nouvel album depuis des lustres et rien d’autre. L’Arlésienne a donc fini par apparaître. Certes, quelques morceaux épars arrivaient façon 60’s, à l’époque du 45-tours roi, à l’occasion d’une tournée, comme en 2012, ou en pleine épidémie, il y a deux ans. Des cartes postales disséminées tout au long de ces dix-huit ans sans véritable album ont été publiées, et depuis leur seul opus de nouveautés – A Bigger Bang, en 2005 –, des best of à foison, quelques albums de reprises en studio ou en live, comme Blues & Lonesome, GRRR Live! ou El Mocambo 1977.
Aujourd’hui les Stones regardent donc dans le rétroviseur et ce nouvel effort en studio est davantage un clin d’œil aux grands titres de leur carrière qu’une recherche de son révolutionnaire. Ce qu’on, tout comme cet album, n’attendait pas le moins du monde. Tout y est donc, du gros boogie, du blues puriste ou presque, des riffs acérés, quelques solos épars et une voix énorme, mixée en avant. Et dont le timbre n’a pas bougé d’un iota, ce que l’on avait déjà pu constater de visu et d’oreille l’an dernier, lors de leur dernière tournée européenne.
En douze titres, les Stones font le tour de la question: onze compositions originales et une reprise, “Rolling Stone Blues” de Muddy Waters, en toute fin de face B, comme un dernier regard à leur parcours phénoménal; guitares rauques signées Keith et Ronnie, Mick à l’harmonica, jouant comme ils en avaient toujours rêvé depuis leurs tout débuts, lorsqu’ils ne désiraient rien d’autre que d’être un groupe de blues. Une merveille et l’un des highlights du disque. Juste avant, Keith y sera allé de ses vocalises sur le réussi “Tell Me Straight”.
Mais la caractéristique de ce disque est aussi la pléthore d’invités: est le dernier salon où causent les people. Jagger,