Situé dans l’est de Londres, le remuant district de Hackney n’a rien de commun avec les quartiers huppés où réside Mick Jagger lorsqu’il est en Angleterre. C’est pourtant là qu’a été lancée la campagne de pub des Rolling Stones pour la sortie de leur premier album de titres inédits en dix-huit ans. Le disque s’intitule « Hackney Diamonds » et fait référence à une particularité de ce quartier à la réputation douteuse : on y volerait tant de voitures que, en argot cockney, « les diamants de Hackney » désignent les éclats de verre brisé jonchant les rues après les saccages.
Pour mener à bien leur offensive médiatique, les Stones ont investi, le 6 septembre, le théâtre Hackney Empire, et fait venir des États-Unis l’animateur de talk-show Jimmy Fallon afin qu’il conduise avec les trois membres survivants un entretien exclusif diffusé en direct dans le monde entier. « Aucun groupe n’est plus important a proclamé Fallon. Ils ont ouvert la voie il y a soixante ans, vendu 250 millions de disques et incarnent la culture populaire… »
Le trio est entré en toute décontraction sur scène où Mick Jagger s’est instantanément trouvé dans son élément, agitant les bras vers le public (un mélange de journalistes et de fans) et adoptant son meilleur accent prolo pour le saluer, histoire de montrer qu’il a beau frayer avec la monarchie, il n’a rien perdu de sa gouaille populaire. Il a fière allure – mince comme un lévrier, chevelure impec –, déborde d’énergie et se met illico le