Alice a treize ans, elle habite Lyon, elle a deux frères, et elle est une des rares élèves de sa classe à ne pas avoir de compte TikTok. Ses copains lui ont dit que c’était facile, alors… elle se lance ! Première étape, téléchargement de l’application sur son téléphone. Deuxième étape, ouverture du compte. Rien de compliqué: il lui suffit d’indiquer son adresse e-mail ou son numéro de téléphone, puis de donner sa date de naissance qui attestera de son âge. Troisième étape, le choix d’un pseudo et d’un mot de passe. Et voilà, c’est fait! Avant de lui afficher une vidéo, TikTok termine la configuration du compte d’Alice en lui demandant quels sont ses centres d’intérêt. La raison ? Lui envoyer des contenus susceptibles de l’intéresser et de la pousser à rester sur l’appli (voir page 38). Animaux, musique, activités de plein air. C’est parti ! Un simple mouvement de pouce et les vidéos s’enchaînent. Une collégienne qui chante, micro à la main. Elle clique sur le cœur. Un tuto anti-acné. Elle reclique sur le cœur. Un chaton mignon. À montrer d’urgence à ses copines ! Il faut d’abord qu’elle se connecte avec elles. TikTok lui demande d’accéder aux contacts enregistrés sur son téléphone : elle est désormais en relation avec quinze amies ! Elle va pouvoir commenter leurs vidéos, les republier sur son propre fil. Et si elle de consommatrice. Car l’analyse des données de cette utilisatrice va leur permettre de vendre de la publicité sur son fil d’actualités avec la quasi-certitude que le produit va lui plaire.
