n 1989, et pour la secondefois depuis l’indépendance, le parti du Congrès est battu aux élections générales. Néanmoins, les résultats ne penchent pas en faveur d’un camp précis. Et c’est une coalition dirigée par V.-P. Singh, du Parti du peuple , qui prend le pouvoir. Mais la surprise du scrutin est la percée inédite des nationalistes hindous du BJP ( Parti du peuple indien). Fondé en 1980, il est le bras politique du RSS, cette organisation paramilitaire née en 1925 qui milite pour une nation indienne « régénérée» dans laquelle seuls les hindous seraient des citoyens légitimes (voir p. 12). Dès lors, le BJP ne cessera de gagner en influence et de multiplier les actes de provocation à l’égard des minorités religieuses musulmanes et chrétiennes (voir l’encadré p. 23). En 1990, Lal Krishna Advani, l’un des fondateurs du BJP, siècle par Babur, le fondateur de la dynastie moghole. Car l’homme l’affirme, sous celle-là, gisent les restes du temple édifié sur le lieu de naissance de Rama, le roi divin du , l’une des grandes épopées de l’Inde ancienne. Advani est arrêté en cours de route, mais ses partisans, eux, poursuivent jusqu’à ce que les tirs de la police les stoppent. Une rumeur faisant état de milliers de morts et d’une implication des musulmans se répand alors comme une trainée de poudre. L’émotion suscitée dans l’opinion publique se traduit dès l’année suivante dans les urnes. Lors des élections législatives, le BJP devient la seconde force politique du pays. En 1992, plusieurs milliers de fanatiques hindous détruisent la mosquée. Six ans plus tard, Atal Bihari Vajpayee amène les nationalistes au pouvoir central. Et l’histoire va s’accélérer pour les minorités religieuses.
De la marge au ban 1989 - AUJ.
Oct 11, 2023
5 minutes
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