« Plus fière que si elle vous annonçait qu’elle a relu toute cet été, votre interlocutrice l’annonce tout de go : entre elle et cet écran toxique, c’est fi-ni. Et en boulottant du chocolat. N’ayez crainte. Ce néo-type d’individu “no télé et fier·ère de l’être” se glisse en réalité sous sa couette à peine délesté·e de sa vie pro, les yeux exorbités plantés dans son ordi portable brûlant déversant des kilomètres d’épisodes de séries vite vues, vite oubliées (pendant que ses fameux kids se gavent de micro-vidéos TikTok dans le secret de leur chambre, mais c’est une autre histoire). Longtemps méprisée, la série a gagné ses galons cool. Pire, ne pas avoir vu la série du moment semble relever d’une forme de marginalité difficilement acceptable. Alors, comme 61 % des usager·ères Netflix*, la “binge-watcheuse sans télé” enchaîne deux à six épisodes en une seule prise avec la bonne conscience paradoxale de ne plus être cette ménagère dont de vilains programmateurs cathodiques mobilisaient le “temps de cerveau disponible” devant des pubs et des programmes idiots au beau milieu de son salon. Non, aujourd’hui, elle consomme la culture en solo des heures durant, a arrêté de bouquiner et se coltine des séries-blues quand elle a abusé de ces univers parallèles où le temps n’a plus de prise, répondant à la vision de Reed Hastings, le CEO de Netflix, qui déclarait en 2017 : Mais bon, elle n’a plus la télé. Et ça, c’est vraiment bien. »
Sans télé mais accro aux séries
Oct 06, 2023
1 minute
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