‘‘Le soir du décès de mon frère, ma mère m’a demandé de lui promettre de ne jamais courir. Je lui ai répondu: « Je ne peux pas te promettre ça. C’est ce que j’aime le plus. »”
Quel est votre premier souvenir automobile?
Comme beaucoup d’enfants, j’aimais les voitures. Quand j’étais petit, ma mère avait une Coccinelle, dont le bruit et la forme me plaisaient beaucoup. Malheureusement, ma mère fumait, et ça me rendait malade quand j’étais à bord. Mon père avait une entreprise de BTP, et j’allais souvent avec lui le week-end. Il me laissait emprunter des 404 bâchées ou des Renault 5. Dès l’âge de 8 ou 9 ans, j’ai commencé à conduire sur le parking puis à mettre les 404 en glisse sur le gazon. Et quand mon frère Alphonse a entrepris de courir, mon père m’a offert mon premier karting. Je devais avoir 10 ou 11 ans. Mon père, lui, a couru deux ou trois saisons de Rallye en Martinique au début des années 80, puis il a arrêté après un infarctus en 1982.
Malheureusement, cette passion familiale a conduit à un drame…
Oui, mon frère est décédé en course le 7 août 1983. Son accident s’est produit sous mes yeux. La voiture a décroché, J’avais 14 ans. Quand je suis rentré à la maison, ma mère – qui était farouchement contre la course – avait changé de visage. Le soir même, elle m’a demandé de lui promettre de ne jamais courir. Je lui ai répondu: Mon père m’a ensuite dit de manière glaciale: Le lendemain de l’enterrement, il n’y avait plus la moindre référence à la course à la maison.