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Le pape de l'imaginaire pop

En littérature, le succès peut irriter, surtout lorsqu’il dure. Ajoutez-y l’épithète « populaire » et les fâcheux grimacent de plus belle. Je ne parle pas ici de ces auteurs éphémèrescotent du « filgoude » pâteux ou de la filandreuse (souvent les copiés-collés navrants de bouses autoéditées sur Internet). Non, je parle de ces plumes qui bâtissent un monde parallèle. Un univers cohérent, complexe, qui fleurit en marge de la production littéraire traditionnelle. Un univers qui dure et s’étoffe sur des décennies, tel celui de… Bernard Werber. Après le succès colossal des , au début des années 1990, d’aucuns se sont dit qu’on ne se remet pas d’un tel triomphe, qu’il est impensable de se renouveler. Eh bien si! Voilà même trois décennies que l’auteur parvient à toujours rebondir, toujours surprendre ses lecteurs, de part et d’autre de la planète. Sa recette? Si elle existait, on l’aurait trouvée. Mais Werber n’est pas un faiseur et c’est pour ça qu’il est toujours là. Avec un savoureux mélange de science-fiction, de philosophie malicieuse, une aura chamanique lorsqu’il parle de ses thèmes de prédilection (Dieu, la mort, l’après-vie, les animaux…) et surtout un formidable appétit de toujours (re)découvrir et (ré)inventer, Werber a compris que le temps jouait en sa faveur. Les médiocres ont passé, lui continue à publier, avec son visage inchangé, ses traits d’éternel gamin surdoué qui a su faire de son enthousiasme d’enfant un mode de vie, et sa constante capacité à s’émerveiller. Cet automne – outre une nouvelle chronique, chaque mercredi, sur France Culture! –, le Protée de la SF française publie , une parabole sur la fusion des hommes et des bêtes. L’île du Dr Werber n’en finit pas de dévoiler ses facettes.

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