Bientôt vingt ans. Dans chaque capitale où Tikehau a planté son drapeau une fête se prépare. Antoine Flamarion fera la tournée, lui qui a cofondé avec Mathieu Chabran ce gestionnaire d’actifs parisien en 2004. Londres, Madrid, New York, Tokyo, Singapour, Francfort… La marque Tikehau – un atoll polynésien – se décline désormais dans 15 pays. Une ascension fulgurante, pour une mise initiale, modeste dans le secteur, de 4 millions d’euros, réunie auprès de leur entourage. Les compères avaient alors 31 et 28 ans. Tous deux s’étaient rencontrés en 1998 chez Merrill Lynch avant de faire leurs classes l’un chez Goldman Sachs, l’autre chez Deutsche Bank, puis de s’associer avec la ferme intention de bâtir, un jour, l’un des piliers de la finance planétaire, sur les modèles américains de Blackstone, KKR ou Apollo.
La vocation de Tikehau ? Faire le pont entre une épargne mondiale de 100 000 milliards d’euros – qui a plus que triplé en vingt ans – et l’économie réelle, par la dette ou l’investissement. « Nous travaillons sur des projets locaux, avec des entrepreneurs locaux, de Toronto à Saint- Malo », rime, très sérieusement, Mathieu Chabran. Le tandem a pour lui une formidable énergie et de l’audace, dans un milieu réputé cloisonné. Jacques Mayoux, chez Goldman Sachs, a fait partie des premiers convertis. «