LS NE FONT PAS PARTIE de la sainte trinité des 60’s – Beatles, Stones et Dylan –, mais ceux qui ont traversé les dernières années de cette décennie le confirment volontiers: le boucan d’enfer des Who a exercé une influence capitale sur la musique amplifiée, et impacté d’autant les groupes alors en activité. En clair, ils ont inventé un nouveau genre: plus vraiment du rock’n’roll, mais du rock tout court, une musique si forte, puissante et agressive qu’elle tétanise les auditeurs s’y trouvant exposés. De fait, lorsqu’ils explosent soudainement au Royaume-Uni, fin 1965, c’est la musique tout entière qui change. L’unique riff de guitare primitif qui porte “I Can’t Explain” rappelle certes les Kinks de “You Really Got Me” (déjà troussé en hommage au “Louie Louie” des Kingsmen), mais la basse grondante et la batterie déchaînée lui confèrent une tension jamais captée auparavant sur un enregistrement. Le chanteur, une petite frappe typique de la jeunesse prolo d’alors, éructe plus qu’il ne chante ses . Le single suivant, “Anyway, Anyhow, Anywhere” marque une autre première: jamais un tel déluge de feedback n’était sorti d’un studio d’enregistrement britannique. Après quoi, les Who se surpassent en signant “My Generation”, l’hymne de la jeunesse en colère. Le chanteur vitupère tellement qu’il bégaie et le bassiste place un solo si bizarre que personne n’a à ce jour tenté de le reproduire. À ce stade, on a déjà compris que les Who ne laissent pas indifférent. Soit leur brutalité agit comme repoussoir, soit on s’abandonne sans réserve à leur musique cataclysmique. Autrement formulé, c’est une claque
THE WHO MAXIMUM ROCK’N’ROLL MAXIMUM
Sep 26, 2023
9 minutes
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