La petite annonce parue cet été sur le site de Netflix a été prise comme une gifle par les grévistes de Hollywood. La plateforme de streaming recrute des cadres pour ses équipes d’intelligence artificielle (IA). Les deux postes ouverts sont assortis de salaires atteignant 83 000 dollars par mois (!), bonus compris. Comme le précise l’annonce, il s’agit « d’une gamme de traitements en ligne avec le marché » et qui varie naturellement en fonction de l’expérience et de la formation. Pour les scénaristes et les acteurs qui chaque jour se relaient devant les sièges des majors du cinéma, à Hollywood et New York, l’IA c’est le diable. Ou plutôt, la dernière itération d’une révolution technologique qui a laminé ces deux métiers clefs de l’audiovisuel.
Les premiers sont représentés par la Writers Guild Association (WGA), en grève depuis le 2 mai ; ils ont été rejoints le 14 juillet par les acteurs rassemblés sous la bannière du SAG-AFTRA (Screen Actors Guild – American Federation of Television and Radio Artists). Ils font face à l’AMPTP (Alliance of Motion Picture and Television Producers), de composition hétéroclite. Elle combine les cinq majors historiques – Disney, Warner, Sony Pictures, Universal, Paramount –, une nuée de producteurs plus modestes et les plateformes de streaming comme Netflix et autres. Le conflit dure depuis plus de quatre mois et ne semble pas près de se conclure. Il est le