Mike Johnson change d’avis comme de chemise. Le 20 avril, le président de la Chambre des représentants américaine inscrit – contre l’avis des trumpistes de son propre camp – le vote d’une aide de 61 milliards de dollars pour l’Ukraine à l’ordre du jour. Et permet ainsi que cette aide soit votée. Mieux, lui-même se prononce en sa faveur, alors que, depuis six mois, il était farouchement contre. A quoi tient cette volte-face miraculeuse? En grande partie à la rencontre de ce républicain ultraconservateur avec le patron de la Central Intelligence Agency, la CIA, William J. Burns, alias « Bill Burns ». En février, Johnson est en effet reçu dans le bureau Ovale par Joe Biden et le patron du renseignement. Ce dernier lui explique alors à quel point l’Ukraine risque de perdre la guerre si Kiev n’est pas rapidement ravitaillé en obus d’artillerie et en systèmes de défense antiaérienne.
L’élu de Louisiane entend aussi la description des souffrances atroces infligées aux Ukrainiens par l’armée russe. Le briefing de Bill Burns joue sur la corde sensible. Et fait mouche. Ebranlé dans sa foi chrétienne, Mike Johnson reconsidère son point de vue. Depuis, il fait passer ses convictions avant les calculs politiques des ultras de son camp, dont l’opposition à l’aide à l’Ukraine était aussi une opposition à Joe Biden. L’avenir le dira, mais l’intervention de Bill