"Le cinéma est irremplaçable… et il le prouve en résistant à toutes les crises », souligne Marc Missonnier, président de l’Union des producteurs de cinéma (UPC). De l’arrivée de la VHS jusqu’à l’émergence des plateformes, en passant par le DVD ou les chaînes à péage (comme Canal+), nos salles obscures subissent en effet régulièrement les assauts d’une concurrence quasi déloyale. Et quand une mauvaise conjoncture s’en mêle, comme une crise sanitaire sans précédent, beaucoup leur prédisent une mort lente et douloureuse… En 2022, après deux ans gâchés par le covid, devant une panne de fréquentation des plus préoccupantes, c’est toute l’industrie du cinéma qui chancelait comme jamais. « On était vraiment très inquiets, confie Thierry Lacaze, directeur de la distribution des films français chez StudioCanal, et on en était à un point où l’on hésitait à vendre nos films directement aux plateformes et aux chaînes de télé faute de visibilité sur les réouvertures de salles. Car le cinéma passait alors pour le parent pauvre… »
Mais que nenni. Les chiffres du box-office de 2023 attestent que nos salles reprennent des couleurs,, se félicite Cécile Lacoue, directrice des études du Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC). Un grand cocorico au passage, puisque sur le plan mondial, la France est le pays qui accuse la baisse de fréquentation la moins significative. Seulement - 12 % de cinéphiles en 2023 au regard des chiffres prépandémie, contre un recul de 15 % en Allemagne, et même de 20 % aux États-Unis, pour ne citer qu’eux. Et (double) cocorico, environ 40 % des entrées enregistrées l’an dernier ont été réalisées par des œuvres françaises, soit pratiquement autant que les films américains. , explique Damien Golla, directeur de la distribution chez Wild Bunch.