Dès 1944, la SNCF prépare la fin du deuxième conflit mondial. En particulier, la reconstitution du parc moteur est un sujet majeur, car outre les destructions, l'entretien a été très limité. Les problématiques d'avant-guerre ressurgissent, notamment l'ancienneté, le coût d'exploitation et la faible productivité des locomotives à vapeur assurant les manœuvres et les dessertes locales. L'expérience réussie des 4 DMD 1 à 3 (futures BB 60031 à 33) d'origine PLM incite la SNCF à poursuivre son projet de rajeunir ce parc de locomotives. Malheureusement, les pénuries de matériaux nobles nécessaires pour les reconstructions, tout comme l'état des usines de l'industrie ferroviaire française, ne permettent pas d'envisager la livraison de locomotives avant plusieurs années.
Trois classes de locomotives de manœuvre
La SNCF définit trois classes de locomotives pour les manœuvres, en fonction des puissances nécessaires, afin de remplacer environ 1 400 locomotives à vapeur. La classe 1 concerne les locomoteurs de moins de 500 ch destinés à assurer des dessertes locales avec des trains de faible n123 et 124) et remplacer les locomotives à vapeur type 030 les plus anciennes. La classe 2 regroupe des locomotives à trois essieux de 500 ch, couplables entre elles ou avec un truck, permettant d'assurer les manœuvres et le débranchement de trains lourds dans les triages, afin de remplacer les locomotives à vapeur à trois ou quatre essieux moteurs. Enfin, la classe 3 rassemble des locomotives à quatre essieux moteurs, de plus de 600 ch, pour remplacer les locomotives à vapeur à quatre ou cinq essieux moteurs.