Onzième plus grande fortune française, Patrick Drahi, apôtre de la discrétion, aurait rêvé fêter ses 60 ans, en ce dimanche 20 août, dans un climat plus serein. Mais l’arrestation, à la mi-juillet au Portugal, d’Armando Pereira, cofondateur d’Altice, son ex-bras droit, est venue contrarier ses jours et ses nuits. L’obligeant même à sortir de sa réserve et à monter au créneau lors de la présentation des résultats trimestriels d’Altice. Voilà plus de six ans qu’il ne s’était pas prêté à l’exercice.
L’affaire est grave. Contagieuse. Elle menace même l’empire qu’il a bâti à grands renforts d’acquisitions dans les télécoms (SFR, en France) et les médias (BFMTV, RMC, i24news entre autres) au prix d’une dette qui ne cesse de s’envoler. Elle avoisine aujourd’hui les 60 milliards de dollars. Tant et si bien qu’il était impensable que le milliardaire franco-israélien ne prenne pas lui-même la parole pour défendre ses positions et rassurer ses investisseurs et les banques.
Certes, le fondateur d’Altice n’en est pas à sa première gestion de crise. Le polytechnicien, ancien de Télécoms Paris, n’a pas son pareil pour résoudre les équations impossibles et retourner les situations improbables avec un aplomb qui a toujours laissé La formule définitive. s’amuse-t-il en 2016 alors que déjà les marchés s’inquiètent des créances monstrueuses auxquelles il doit faire face.