L’homme d’affaires réputé proche de Kadhafi signait une prestigieuse vente immobilière à Paris en mars. La police l’attendait à la sortie
Son modus operandi : laisser à l’abandon de splendides bâtiments pour les vider et mieux les vendre
E coutez, ces immeubles ne sont pas à moi ! Ils sont à… une structure. » Au téléphone, la voix est hésitante et fatiguée. Nous sommes en 2016 et le Tout-Paris bruisse de rumeurs au sujet d’Adrien Labi, fringant sexagénaire propriétaire d’une vingtaine de bâtiments dans les plus beaux quartiers. Né à Tripoli, en Libye, l’homme d’affaires vient de s’installer à Los Angeles. Il s’est offert, pour 59 millions de dollars, la Singleton House, une villa de 1 400 mètres carrés avec 12 chambres et 10 salles de bains. La presse locale le surnomme « l’inconnu de Singleton », car il est l’un des rares propriétaires de Beverly Hills à avoir acquis, cette année-là, une maison avec des sociétés offshore. A priori, rien d’illégal, mais l’origine de son énorme fortune reste une énigme.
Nous venons alors de rencontrer des locataires de ses immeubles parisiens. Réunis sous l’enseigne de l’Amicale des locataires de la Foncière du triangle d’or, ils l’accusent de vouloir les pousser dehors en laissant les lieux se dégrader. Son objectif serait de vider ses biens pour en tirer le meilleur prix. Peu importe le temps que cela prend.
Aux États-Unis, Labi côtoie Mohamed Hadid, icône bling-bling de la côte ouest, magnat de l’immobilier et père des mannequins Bella, Gigi et Anwar. Sur les réseaux sociaux, il pose devant ses voitures : il possède une formule 1 conduite par Schumacher, des supercars de plusieurs dizaines de millions d’euros et