Les scandales de corruption qui secouent la Principauté ont poussé le souverain à se séparer de son premier cercle. Notre enquête
Pour Albert, la perle de la Riviera ne doit pas sentir le soufre
Luxe, strass et majesté. Comme chaque année depuis 1948, le gala de la Croix-Rouge est le point d’orgue de la saison festive sur le Rocher. L’occasion de lever des fonds pour les multiples initiatives de l’ONG. Mais désormais le charme ne suffit plus à cette dynastie hors norme. Albert II porte une vision : faire de Monaco une « smart city » qui soit un laboratoire d’innovation écologique mais aussi une principauté éthique. Heurté par les observations de Moneyval, l’organe du Conseil de l’Europe pour la transparence financière, il a diligenté un audit international. La légende des Grimaldi continue, mais dans sa version XXI e siècle.
La haine entre clans atteint son paroxysme, au point de saboter un complexe immobilier en construction
De nos envoyés spéciaux à Monaco Arnaud Bizot et François de Labarre
En lisant ces lignes le 23 mai, son sang n’a fait qu’un tour. Claude Palmero a sauté de son siège et foncé voir le prince. Et les murs du palais ont tremblé. À 67 ans, dont vingt-deux au service de la Principauté, l’administrateur des biens de la famille et de la Couronne venait pourtant de discuter avec le souverain d’un départ progressif à la retraite. Cet expert-comptable, plutôt rigide et pointilleux, est en furie. Il est sorti de ses gonds en découvrant que le prince lui reprochait d’avoir mené une opération en douce sans le prévenir. « Mais Palmero lui a montré