L’étoile ternie de la « Corona »
En temps normal, cette histoire aurait intrigué les journalistes du monde entier, passionné leurs lecteurs, fait l’ouverture des journaux télévisés. Tous les ingrédients étaient réunis : un ancien roi, bel homme, de la prestance, de l’élégance, père du souverain actuel ; de l’argent, beaucoup d’argent, un chiffre rond : 100 millions de dollars. Des pétrodollars, qui plus est. D’étranges contrats entre l’Arabie saoudite et l’Espagne, deux fondations suspectes, des comptes secrets en Suisse et aux Bahamas et des services secrets impliqués en douce. Des histoires de coucheries. Et une maîtresse, l’aristocrate allemande Corinna zu Sayn-Wittgenstein, ex-épouse d’un prince, amante d’un roi à qui une biographie non autorisée attribue pas moins de 5 000 conquêtes. Rebaptisée par les médias espagnols « Corinna-virus », elle est à la tête d’une mystérieuse et colossale fortune ; on la retrouve dans la presse people du monde entier aux côtés du prince Charles, de la famille princière de Monaco, de Hillary Clinton et de Vladimir Poutine.
Mais nous ne vivons pas une époque normale, et même la chute spectaculaire d’un ancien monarque n’a guère résisté au Covid-19. Révélées par une remarquable enquête de les investigations lancées en Suisse sur le compte secret de Juan Carlos et ses 100 millions de dollars ne pèsent pas lourd dans le deuxième pays d’Europe le plus endeuillé par la pandémie, avec plus de 11 000 morts. Encore que. Le soir, quand les Espagnols manifestent leur soutien au personnel soignant, ils en profitent aussi pour huer la famille royale et ce roi émérite de 82 ans qui régnait encore sur le pays il y a six
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