« Avec une collègue, on est dans ma cabine, en pyj, devant un film romantique avec Ryan Gosling. À minuit, une succession de bips. On apprend à les décrypter lors de notre formation sécurité. On se lève mollement pour enfiler un jogging, quand un autre collègue débarque en trombe dans la cabine: « Les filles, c’est pas un exercice, il y a vraiment un départ de feu! » Puis un deuxième signal sonore: passagers et membres d’équipage doivent évacuer les cabines, et se retrouver au meeting point. Ça pue un peu quand même, et pas qu’au sens figuré: au bout du couloir, de l’escalier qui descend aux machines sort une fumée épaisse avec une forte odeur de brûlé.
Je tambourine aux portes pour réveiller les passagers
Je leur crie d’enfiler, dans laquelle on entasse les 250 passagers et la centaine de membres d’équipage. Les fumées sont nocives, il est interdit de sortir. On n’a aucune information. Et ça dure très longtemps. Vers 3 heures, enfin, un message du commandant: « Le feu est maîtrisé, nous allons pouvoir regagner bientôt les cabines, le temps de les aérer. » On respire tous. Et on attend, encore.