TEXTILE
C’est en faisant glisser ses cheveux sous ses doigts qu’Adrian Pepe s’est éveillé à l’art de la fibre. Une laine humaine en quelque sorte aussi belle qu’universelle, puissante même lorsqu’elle est utilisée à dessein. Le créatif apprivoisera cette matière à haute”, relève-t-il. Il prend très tôt le pli d’observer les choses ordinaires auxquelles on ne prête souvent qu’un œil distrait pour y déceler le merveilleux. Né au Honduras, au cœur de la Mésoamérique, il tire de ce patchwork de civilisations précolombienne, européenne, africaine et asiatique un profond intérêt pour les techniques ancestrales en lien direct avec la nature, qu’il s’attelle à reproduire. Depuis son arrivée au Liban, en 2014, pour prêter main forte au studio textile Bokja, il s’efforce de renouer avec le caractère primitif des choses que l’industrialisation a eu pour effet d’occulter. Et n’hésite pas à quitter son studio de la capitale pour la région de la Bekaa, où il va à la rencontre de la matière à l’origine de ses œuvres foisonnantes de références culturelles.