Les Cahiers de Science & Vie

De Brest à Saint-Laurent-du-Maroni, d’un bagne à l’autre

n ce mois de décembre 1751, Antoine Choquet de Lindu, ingénieur en chef des bâtiments de la Marine, affiche sa satisfaction devant ce qu’il considère comme son œuvre majeure : le bagne de Brest. L’imposante bâtisse, qui s’étire sur plus de 250 mètres et trois niveaux au cœur de l’Arsenal, a été organisée afin de Une alliance inédite entre rationalité de l’architecture militaire et modernité adaptée à l’accueil de 2 000 à 3 000 forçats et quelque 200 pertuisaniers. C’est de fait le premier établissement de ce type doté de latrines, d’un système d’alimentation en eau courante et d’égouts pour l’évacuation des eaux usées. Et pour Choquet de Lindu, l’aboutissement de deux ans de travaux menés à un train d’enfer. Car il y avait urgence. Le 27 septembre 1748, Louis XV avait en effet rattaché le corps des galères et de leurs chiourmes à la Marine Royale. Installées depuis 1665 dans le port de Marseille, elles n’étaient plus guère utiles depuis l’apparition des grands vaisseaux à voiles. Amarrées à quai, elles pourrissaient à petit feu. Les quatre mille forçats confinés à bord furent donc

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