"Ce que nous, humains, percevons comme des déviances, sont en fait des comportements qui visent à perpétuer l’expression du génome de l’insecte”, souligne Christophe Bouget, chercheur en écologie des communautés au sein de l’unité Écosystèmes forestiers de l’Inrae. Autrement dit, il n’y a pas de “mauvaises intentions” dans ces conduites atypiques. Celles-ci sont guidées par deux moteurs de l’évolution qui permettent d’assurer une descendance : la sélection naturelle – qui consiste à acquérir davantage de ressources que son voisin – et la sélection sexuelle – trouver un partenaire pour se reproduire plus vite que ses concurrents.
MANGER SON SEMBLABLE
La prédation entre individus explique Christophe Bouget. Il existe aussi des cas de cannibalisme sexuel, comme chez la mante religieuse (photo), dont la femelle consomme le mâle en commençant par la tête pendant l’accouplement. Elle grignote notamment un ganglion nerveux, entraînant la stimulation de l’activité sexuelle de son partenaire. En se laissant manger, le mâle assurerait ainsi la réussite de sa descendance.