Endométriose. Un mot presque aussi difficile à prononcer qu’à diagnostiquer. Presque. La première fois que mes lèvres se fraient un chemin à travers ces cinq syllabes, je suis recroquevillée devant un écran d’ordinateur, dans un minuscule cabinet médical en Californie, répétant tel un perroquet ce que vient de me dire une gynécologue obstétricienne un tantinet excentrique. Je ne vous ferai pas l’affront de retranscrire ses mots exacts: comme toutes les mauvaises nouvelles, celle-ci me parvient au ralenti. La doctoresse formule quelque chose du style: “Vous avez un kyste hémorragique, un kyste de chocolat, qui va généralement de pair avec l’en-do-mé-tri-ose.” Je me souviens du passage sur le chocolat parce que dès que j’entends ce mot, je m’imagine un œuf de la marque Cadbury, et je ne parviens plus à m’ôter de la tête l’idée saugrenue que j’ai une sucrerie de Pâques coincée à l’intérieur de moi, en train de comploter avec tous ses méchants congénères.
Évidemment, ma réaction immédiate est de chercher à savoir comment soigner cette maladie au nom atroce. Et la réponse est: suspense, suspense… accrochez-vous… “Eh bien, on ne sait pas!” Ce que savent les experts, c’est que l’endométriose est une maladie où la muqueuse de l’utérus (l’endomètre) prolifère et s’étend à des endroits où elle ne devrait pas aller. Ils savent aussi que pendant les règles, ces cellules saignent, causent une inflammation, des douleurs et la formation de tissus cicatriciels, qui soudent les organes entre eux. Enfin, ils savent qu’une personne sur dix avec un utérus, en âge de procréer, héberge cet intrus mal élevé. Ai-je précisé que la douleur frôle l’insoutenable? En mode scène finale de , le dernier souffle avant d’être traînée sur une claie jusqu’à la