C’est une salve sans précédent d’une communauté plus habituée à se serrer les coudes qu’à se tirer dans les pattes. Les pratiques du professeur Didier Raoult, héros de la pandémie pour de nombreux Français, les ont poussés à briser l’omerta. Une dizaine de sociétés médicales assimilent le traitement à l’hydroxychloroquine administré à quelque 30 000 patients de l’institut hospitalo-universitaire (IHU) Méditerranée-Infection à un « essai clinique sauvage géant ». Dans une tribune à paraître en début de semaine, ces éminents spécialistes dénoncent le silence des autorités, malgré leurs alertes répétées sur les graves effets indésirables provoqués par ce médicament, qui n’avait rien de miraculeux.
30 000 COBAYES ?
tonne le professeur Mathieu Molimard. Responsable de service au CHU de Bordeaux, ce praticien hospitalier est l’un des chefs de file de la pharmacologie tricolore. Méconnus, inaudibles depuis le début de la pandémie en dépit de leurs multiples alertes sur les risques liés à l’hydroxychloroquine (HCQ), ces spécialistes ont notamment pour mission d’évaluer les effets des médicaments sur les patients traités. L’objet de leur colère ? La dernière prépublication – le texte