pparue au XVIIe siècle, l’heure vagabonde est une – difficile de ne pas se prendre à rêver ici d’un guide aussi sensible et raffiné que le , signé par Olivier Saillard (Actes Sud-Hermès, 2012). Cette complication qui serait à la fois suffisamment silencieuse pour ne pas troubler son sommeil difficile et néanmoins aisément déchiffrable dans la pénombre. Tombée dans l’oubli au XXe siècle, cette complication qui réunit selon les propres termes de Sébastian Vivas, le passionné et passionnant directeur du département « musée et patrimoine » chez Audemars Piguet, a refait surface en 1991 lorsque la maison familiale l’a remise au poignet des initiés sous le nom, évocateur, de (« étoile » et « roue »). Avec son boîtier en céramique noire et or gris au fond bleu nuit en aventurine (une pierre naturelle qui rappelle le quartz) sur lequel trois disques tournent sur eux-mêmes à la façon des planètes, ce modèle suggère spontanément une voûte céleste. Une montre de luxe qui convoque le souvenir de moments simples, allongé dans l’herbe verte des pâturages du Brassus, à observer la magie de la chorégraphie des étoiles une nuit d’été: un sens de la liberté de pensée résolument helvète! Serait-ce par ailleurs un goût partagé de la performance? Toujours est-il que la star du tennis, Serena Williams, comme d’autres sportifs de haut niveau, a été l’une des égéries d’« AP », comme les amateurs se plaisent à appeler la marque. Deux initiales façon monogramme, non pas celui d’un énième logo de mode, mais celui de l’argenterie de famille. « 11.59 », un code d’initiés donc.
