Le Gros, aussi appelé Malsain, a éliminé son rival, Cyborg, par les armes
Sa guerre, il l’attend avec impatience. “Le Gros” m’a dit : “J’ai tout mon temps, personne ne peut me toucher.” Je le connais, moi, c’est pas un mec qui lâche le steak. Il veut finir le boulot. – Ouais. Il veut fumer les autres frères et s’occuper de l’autre… » Ce dialogue entre un certain « Mojito » et son visiteur, deux hommes âgés d’une trentaine d’années, est suivi mot à mot par les grandes oreilles de la brigade des stupéfiants de Paris. « Ouais, il se dit “ça y est, je suis au bled, je suis intouchable.” – Je le vois pas vivre au Maroc. – Il compte revenir. – Il peut faire d’autres dingueries, vu que la folie, c’est pas fini. – Le mieux, c’est que lui et son argent, ils se reposent. S’il revient, il va tuer les Bouts. Les keufs vont se baser comme jamais. Tu sais pourquoi il casse les couilles ? Parce qu’il parle avec des Marseillais. Eux, c’est encore pire, c’est l’anarchie. »
Nous sommes dans la bien nommée cité des Boute-en-Train. Deux tours construites dans les années 1960 au milieu du marché aux puces de Saint-Ouen. Un emplacement commercial idéal : en lisière de la Seine-Saint-Denis, parfois qualifiée de « narco-département », il est accessible en métro de tous les coins de