ENQUÊTE SUR LES NOUVEAUX CAÏDS DE MARSEILLE
Une barre d’immeubles comme une forteresse. Ce n’est pas la raison pour laquelle la Castellane est surnommée la « cité interdite ». Ce quartier de 1 250 « habitations à loyer modéré » est devenu l’une des zones les plus violentes de France. Zinédine Zidane y a grandi, mais c’est au trafic de drogue qu’elle doit sa réputation. Au point qu’on n’a pas voulu y tourner «Bac Nord », de peur que la fiction n’en fasse un emblème. Nous avons enquêté pendant un mois pour vous raconter comment, avec son Vieux-Port mais surtout sept de ses quelque 150 cités, la deuxième ville de France tient désormais le rôle principal dans une guerre qui n’a pas fini d’alimenter le cinéma, mais qui mine la République.
Analyser des restes humains, c’est presque devenu leur quotidien… Marseille détient le record français des règlements de comptes liés au narcobanditisme. Cette année, les enquêteurs en recensent déjà une vingtaine avec certitude, mais il pourrait y en avoir le double. La violence s’intensifie depuis mi-juin, avec son lot de victimes collatérales, dont une jeune fille de 17 ans. Quant aux méthodes, elles ne cessent elles aussi d’empirer : aux fusillades s’ajoutent enlèvements, tortures… Comme le « barbecue » : un homme exécuté par balles puis brûlé dans une voiture.
Les corps criblés de balles s’entassent pendant que l’argent s’amasse
« Dream » : le tag parle de rêve, mais la réalité est infernale. Toutes les entrées de cette cité sont barrées de check-points bricolés, comme ces chariots chargés de parpaings. En guise de cerbères, des guetteurs postés de 10 heures à minuit environ. Très jeunes, ils n’ont pas droit à l’erreur. Alors certains
Vous lisez un aperçu, inscrivez-vous pour lire la suite.
Démarrez vos 30 jours gratuits