Le chiffre est rond et astronomique : 3 000 milliards d’euros. C’est le seuil avec lequel flirte la dette publique française. Rapporté au produit intérieur brut, l’endettement public n’a jamais été aussi élevé en temps de paix. Certes, le Trésor n’a pour l’heure aucun problème pour emprunter, mais il le fait aujourd’hui à des conditions nettement moins avantageuses qu’il y a un an. Et la charge de la dette – ce que l’Etat doit rembourser chaque année à ses créanciers – s’accroît sensiblement. L’entêtement du gouvernement à faire adopter la réforme des retraites doitil se lire avec cette grille de lecture ? La France risquetelle un engrenage à l’italienne ou, pire, un scénario à la grecque ? Face à cette situation, deux lectures s’opposent : celle de Gabriel Attal, ministre des Comptes publics – le gardien des deniers de l’Etat –, et celle de Thomas Porcher, professeur d’économie et membre des Economistes atterrés. Débat.
Pour justifier le recours au 49.3, Emmanuel Macron aurait évoqué « des risques économiques et financiers trop grands ». Est-ce une nouvelle mouture du « Je suis à la tête d’un Etat en faillite », version François Fillon en 2007 ? Quand on voit aujourd’hui la facilité avec laquelle le Trésor français s’endette, on se dit qu’il n’y a pas péril en la demeure…
Le coeur de la réforme des retraites, c’est avant tout la pérennisation de notre système par répartition, avec un constat clair : 12 millions de pensions à payer chaque mois au début des années 2000, 20 millions à payer dans les années à venir. C’est un quasidoublement sur une génération