Qu’est-ce qu’une « famille heureuse » de nos jours ? Si des chercheurs mènent une étude sur la question, ils tomberont sans doute sur le cas des Burlot-Thonet, dont les vidéos font un tabac sur les réseaux sociaux. La vie de ces sympathiques Lyonnais ressemble à une interminable publicité pour des barres chocolatées. Pas de débats sur la crise climatique chez eux, pas de discussions sur la guerre en Ukraine, mais une existence où l’on passe d’un fou rire à table à un plongeon tout habillé dans la piscine. Le père, Grégory, porte des T-shirts rigolos et joue à merveille le rôle du quadra réservé et éperdument amoureux de son épouse. Gaëlle, 43 ans comme lui, est une femme moderne, active, avec plein d’idées déco pour la maison – la licorne gonflable dans le jardin, c’est elle. Quant à leurs deux enfants, c’est à se demander si on peut les adopter. Néo, 17 ans, et ce chenapan de Swan, 11 ans, semblent ne jamais s’ennuyer, toujours entre une chasse au trésor et un défi à relever. Bref, à force de les regarder, n’importe quel être un tant soit peu sensible finit par en convenir : la famille, c’est ce qu’il y a de plus précieux.
Enfin, pas si vite... Le 23 décembre 2022, après des semaines de silence sur YouTube, Gaëlle et Grégory ont posté une nouvelle vidéo à l’adresse de leur million d’abonnés. Ni ton enjoué ni sourire béat cette fois. L’un et l’autre, assis sur le canapé du salon, ont la mine sombre de ceux qui découvrent les vicissitudes de l’existence malgré le sapin de Noël artificiel en arrière-plan. « On sait que vous voyez circuler beaucoup de choses, commence Gaëlle. Des tas de rumeurs. Des tas de mensonges, aussi. Encore une fois, tout ce qui est journalistes, haters.
– Ils se font plaisir, abonde Grégory.
– Vous savez ce que c’est : le mensonge prend l’ascenseur...
– Et la vérité prend l’escalier. »
Que s’est-il passé ? Face caméra, Gaëlle et Grégory n’en diront pas plus. Sur les réseaux sociaux, leurs enfants et eux comptent plus de sept millions d’abonnés, et il ne faut pas décevoir le public. À quoi bon expliquer qu’ils encourent cinq ans de prison et 200 000 euros d’amende ? Que la justice les soupçonne d’avoir jadis joué un rôle majeur dans une agence matrimoniale qui aurait escroqué 340 hommes ? Car le sujet est là : pendant près de deux décennies, Gaëlle, Grégory et leurs anciens associés auraient promis à ces âmes solitaires de trouver le grand amour auprès de femmes venues d’Europe de l’Est ou