Musée de la Résistance nationale (Champigny, 94)
Jusqu’au 2 avril 2023
Loisir majeur de la jeunesse française d’alors, la danse, incarnée dans les bals populaires, attire », pour citer Pétain. Le bal populaire associé au Front du même nom rappelle de mauvais souvenirs au pouvoir. Cette moralisation de l’espace public se heurte au désir de loisir de la jeunesse qui n’en a plus beaucoup, surtout en milieu rural. La répression des bals clandestins est sévère. Les gendarmes traquent les jeunes endimanchés qui se rendent en groupes dans un café ou une grange, arrêtent les organisateurs et confisquent les accordéons et les gramophones. Parallèlement, les maquis, à partir de 1943, tiennent un double discours. Les bals sont utiles comme lieu de recrutement, d’échange d’informations, de collecte d’argent ou un moyen de rencontrer des jeunes filles pour les hommes soumis à la rudesse de la clandestinité. Mais les bals exposent également les résistants à la répression en attirant gendarmes et Allemands. La « liberté de la danse » sera rétablie le 30 avril 1945. Une exposition originale qui apporte un éclairage rare sur la vie des jeunes sous l’Occupation et la tentative vaine des hommes de Vichy de contrôler la population.