u XIX siècle, l’armée des femmes du Dahomey se divise en cinq bataillons, correspondant à des armes spécialisées. Les fusilières () représentent la fraction la plus importante du), sont armées de gigantesques lames refermables d’au moins 10 kg, qu’elles font tournoyer pour trancher d’un coup les têtes – tactique clé du Dahomey pour prendre l’ascendant par la terreur. Les artilleuses () manient l’artillerie avec les hommes: de vieux canons en fer, datant pour la plupart du XVII siècle, de lourds tromblons ou des espingoles à faible portée, et sous Béhanzin, des canons allemands Krupp. Les archères (), sélectionnées parmi les jeunes filles les plus habiles, visent leurs cibles avec des flèches crochues et enduites de poison. Leur nombre déclinant au fil du XIX siècle, elles se transforment en auxiliaires et en porteuses, chargées notamment de ramener au pays les guerrières tuées au combat. Les chasseresses () constituent la plus ancienne unité, voire l’origine de l’armée féminine. Leur mission était d’abord de traquer le gibier – et en particulier l’éléphant, prisé pour son ivoire et sa viande. Les pachydermes disparus, elles ont rejoint la troupe des femmes-soldats, armées de longues carabines et portant à la ceinture un poignard à la lame incurvée. Leur signe distinctif: un bandeau surmonté de deux cornes d’antilopes, qui leur confère un pouvoir symbolique de force et de souplesse. Les plus audacieuses des guerrières jouent parfois aussi les espions en pays ennemi, activité qui suppose l’apprentissage des langues, des habitudes et des coutumes propres aux populations voisines du royaume.
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Feb 09, 2023
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