Snorri Sturluson, traduction de François-Xavier Dillmann
Gallimard, 1 248 p., 38 €
Second volume de la (Histoire des rois de Norvège) de Snorri Sturluson est un des sommets de la littérature scandinave. Olaf « le Gros », ou « Haraldson » (995-1030), connut une vie tumultueuse, d’abord pirate, puis combattant pour son royaume, parsemée d’expéditions guerrières à travers l’Europe du Nord, que Snorri Sturluson narre avec virtuosité dans un récit admirablement traduit. On y appréciera, entre autres, la conquête du royaume de Norvège – élimination de ses rivaux, combats contre Knut le Grand, roi du Danemark et d’Angleterre de 1014 à 1035. Évincé après le combat naval de l’Helgeå en 1026, exilé en Suède puis en Russie, Olaf revint en 1030 mais trouva la mort à la bataille de Stiklestad, le 29 juillet. Cet affrontement, qui eut lieu en partie dans l’obscurité en raison d’une éclipse de Soleil, est l’un des plus étonnants récits de bataille de la littérature médiévale. Outre ces combats politiques, Olaf a mené une lutte impitoyable contre la religion de ses ancêtres, ne reculant devant aucun moyen, même les plus cruels, pour imposer le christianisme. Son tombeau à Nidaros devint un lieu de culte pour toute la Scandinavie. Aboutissement d’un travail colossal, l’appareil critique complète à merveille ce récit passionnant. F.-X. Dillmann a livré une oeuvre de grand savant.