ean Masson, directeur de recherche à l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae) de Colmar, conduit depuis dix ans une recherche-action participative avec quelques dizaines de viticulteurs et d’autres acteurs du vin aux environs de Westhalten, près de Rouffach (Alsace). Le principe de cette recherche consiste à y associer les viticulteurs. Autour d’une table, pendant les réunions, dans les vignes, lors d’entretiens individuels ou autour d’un verre, ils exposent leurs problèmes et leurs désaccords jusqu’à ce qu’une question consensuelle se dégage de ces échanges. La première, celle qui a ouvert cette recherche, portait sur les produits phytosanitaires : comment limiter leur utilisation dans les vignes ? Dix ans plus tard, les viticulteurs participants ont mis en place de nouvelles pratiques, comme le recours au désherbage mécanique. Certains vont même jusqu’à convertir une partie de leurs parcelles en bio ou en biodynamie. Depuis, de nombreuses autres questions ont été soulevées, documentées et résolues. Mais comment ont-ils fait pour changer leurs pratiques alors qu’ils n’en avaient pas l’intention ? Jean Masson, accompagné de Jean-François Lallemand, viticulteur à Westhalten depuis vingt ans, et Frédéric Schermesser, viticulteur, céréalier et président de l’association Viti repère, qui regroupe les participants au projet, nous racontent le fonctionnement et les bienfaits de ce type de recherche qui s’exportera, dans les prochains mois, à l’échelle de tous les
“Les viticulteurs sont coauteurs des études scientifiques”
Feb 01, 2023
8 minutes
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