Il reste trop peu de témoignages de Vaughan Williams chef d’orchestre de sa propre musique. Raison de plus pour chérir ceux réunis dans le Volume III d’une série dédiée au compositeur. Malgré une qualité sonore assez précaire, ces documents saisissent par une intensité et un engagement exceptionnels. Les Symphonies no 2 (captée en 1946) et no 5 (en 1943, quelques jours après la création) pâtissent d’un séquençage frustrant, le changement de faces lors de l’enregistrement (amateur ?) induisant des trous au sein d’un même mouvement.
Gravée d’un seul bloc et offrant un meilleur confort d’écoute, la issue d’un concert des Proms 1952, illustre les qualités du chef-compositeur: sens aigu de la grande ligne, capacité à faire jaillir d’une partition en apparence exempte de tout conflit une énergie voire une violence impressionnantes de souffle et de conduite. La fermeté de l’architecture, la rigueur rythmique, la verdeur des timbres (bois et cordes dans le , cuivres dans le finale) et la richesse des arrière-plans