About de souffle, elle s’est éteinte le 5 décembre dernier, à l’âge de 73 ans. Trois semaines plus tôt, elle avait dû à nouveau se faire opérer du cœur. Mais face à des lésions irréversibles, la médecine était cette fois impuissante. La pianiste folle de tennis était déjà invalide à 80 % en raison de la prise d’Isoméride, le frère jumeau du Mediator.
Catherine Kolozsvari est une victime emblématique de l’Isoméride. Au milieu des années 1980, elle a la trentaine quand son généraliste lui prescrit ce coupe-faim du laboratoire Servier pour perdre quelques kilos. Elle en prendra pendant deux ans et sera l’une des très rares à avoir le cran de poursuivre Servier et, ce faisant, de s’exposer à ses foudres. Au point que, fait rarissime, en décembre 2019, devant le tribunal correctionnel de Paris, Hervé Temime, avocat du laboratoire, lui demanda officiellement pardon au nom de son client pour tout ce qu’elle avait subi. Catherine Kolozsvari venait de témoigner dans le cadre du procès Mediator, cette molécule quasi identique à l’Isoméride que son médecin lui a prescrite durant neuf ans après l’interdiction de cette dernière, pour un diabète débutant. Mêmes effets nocifs, notamment pour le cœur. À cause de son état de santé très dégradé, elle s’était exprimée en visio devant la cour. C’était tout juste trois ans avant sa mort. Que le combat avait été long