Les chiffres parlent d'eux-mêmes. 94 % des Français mangent de la galette (sondage IFOP-Fédération des entreprises de boulangerie, 2018). À la maison ou au bureau, en famille, entre amis ou avec ses collègues, en dessert ou pour le goûter, tous les prétextes sont bons, puisque deux Français sur trois en mangent plusieurs fois dans le mois. Entre madeleine de Proust et plaisir régressif, à la fois gourmande, conviviale et ludique, la galette constitue une tradition séculaire à laquelle 64 % d’entre nous sont attachés. Avec, peut-être, cette nostalgie typiquement française d’un roi auquel nous avons coupé la tête…
Dans la tradition, la galette des Rois se déguste le 6 janvier, le jour de l’Épiphanie (jour des Rois), cette fête chrétienne qui commémore la présentation de l’Enfant Jésus aux Rois mages. Mais la ou XIV siècle. Une part, appelée « part du Bon Dieu » ou « de la Vierge Marie » est toujours mise de côté pour le premier pauvre qui vient toquer à la porte du logis. Pour éviter toute tricherie, le plus jeune se cache sous la table et désigne, à l’aveugle, à qui sera distribuée chaque part. Curieusement, les rois aussi s’amusaient à tirer les rois! Louis XIV, qui adorait cette tradition, organisait d’impressionnants banquets pour l’occasion. Sous la Révolution, en revanche, le gâteau des Rois ne fait plus recette. En 1791, le « jour des Rois » devient le « jour des sans-culottes », entraînant la disparition du gâteau… qui réapparaît trois ans plus tard, mais sans fève, sous le nom de « galette de l’Égalité » ou « galette de la Liberté ». C’est le concordat de 1801, qui organise les relations entre les religions et l’État français, qui marque le retour du gâteau des Rois, avec son indispensable fève.