Autrefois, l’armagnac s’écoulait au compte-gouttes… Pour les vignerons de Gascogne, le fût était un trésor, une assurance-vie qu’ils vendaient quand ils avaient besoin d’argent et qu’ils transmettaient à leurs enfants. Née il y a sept cents ans, la plus vieille eau-de-vie de France est entrée dans le cercle très fermé des « craft spirits » : spiritueux de collection, rares et précieux, qui se distinguent des autres par leur histoire et leur dimension artisanale. D’autant plus que l’armagnac reste un marché de niche : 5 millions de bouteilles par an seulement, contre plus de 200 millions à Cognac ! Ainsi, après des décennies de déclin, certaines maisons ont-elles vu leurs ventes augmenter de 30 % en France et de 70 % à l’étranger (aux États-Unis notamment, où l’armagnac est consommé depuis le XVIIIe siècle !).
Situé au cœur de la Gascogne, ce très vieux vignoble s’étend sur trois départements : Gers, Landes et Lot-et-Garonne. Semblable à une feuille de vigne, il est divisé en trois parties distinctes : à l’est, le Haut-Armagnac,