Au premier jour de l’invasion russe, le sergent Komissarjevska faisait la couverture de Paris Match. Rencontre avec une icône de la résistance ukrainienne
Lorsque les premières bombes russes tombent sur le port d’Odessa au petit matin, la jeune garde-frontière pense à un accident de voiture. Et se rendort
dessa est plongée dans une nuit d’encre. Des bombardements russes ont frappé voilà deux jours les centrales qui alimentent la ville portuaire. Seuls les feux tricolores nimbent de vert pomme et de rouge sang la chaussée trempée par la pluie. Dans un café équipé d’un générateur électrique, Svetlana Komissarjevska sirote un thé noir. Son visage est fermé, soucieux. Elle sait qu’aujourd’hui encore 70 missiles russes ont frappé les infrastructures du pays. Elle sait aussi que Vladimir Poutine est actuellement en déplacement en Biélorussie, que Kiev craint une nouvelle offensive majeure de l’armée russe par