Juste après la Révolution française, quel visage avait la viticulture? Quels étaient les vignobles les plus vastes? Les cépages étaient-ils les mêmes qu'aujourd'hui? Comment le vin était-il consommé il y a plus de deux siècles? Un témoin direct de cette période de l'histoire a dressé une photographie exceptionnelle du paysage viticole de cette époque. Un érudit passionné par le vin, qui pourrait s'apparenter à un oenologue. Cet homme a fait carrière en tant que négociant en vin à Paris. De son parcours, on sait peu de choses, si ce n'est qu'André Jullien est né à Chalon-sur-Saône en 1766 et n'avait que 23 ans au moment de la Révolution.
L’écrivain Gérard Oberlé dresse de lui une brève biographie (quelques lignes à peine) dans ses Fastes de Bacchus et Comus. André Jullien s'installe à Paris, à l’âge de 30 ans, comme négociant en gros au 18, rue SaintSauveur, dans le IIe arrondissement. C'est un héritier des Lumières, qui cherche à comprendre de manière holistique la viticulture et le vin. Il a d'ailleurs écrit un Manuel du sommelier ou instruction pratique sur la manière de soigner les vins en 1822. On lui doit notamment deux inventions oenologiques: les cannelles aérifères pour transvaser les vins des barriques en bouteilles et une poudre servant à clarifier les vins. Ainsi que d'autres instruments de décantation et de filtration.
UNE DÉMARCHE ORIGINALE
En fait, ce Géo Trouvetou a dédié sa vie à l'amélioration de la qualité des vins. À tel point que ses travaux ont obtenu les suffrages de l'un des pères de l’œnologie moderne, Jean-Antoine Chaptal, inventeur de la chaptalisation et homme politique de premier ordre, il fut ministre de siècle naissant. N'est-il pas naturel pour cet érudit de dresser une ? Il s'y attelle avec la même passion que pour ses inventions. Sa démarche est originale en ce sens qu'il va catégoriser la qualité des vins dans chaque région. Ainsi, explique-t-il en introduction de son livre,