En Belgique et aux Pays-Bas, des dealers font régner la terreur pour s’emparer du marché de la drogue. Jusqu’à la cour royale
Dans un conteneur capitonné, scies, scalpels, pinces : toute une salle de torture
De notre envoyé spécial Raphaël Meyer
«Nous allons saisir ces mafieux à la gorge ! » Pour avoir « osé » cette phrase en septembre dernier, Vincent Van Quickenborne, le ministre belge de la Justice, a failli être enlevé par quatre individus, dont un gamin de 20 ans, dans la voiture desquels on a trouvé une arme lourde, du ruban adhésif et un bidon d’essence. Ils viennent d’être arrêtés. En octobre, aux Pays-Bas cette fois, la princesse héritière Amalia, 18 ans, a reçu des menaces jugées sérieuses. Elle venait d’entamer des études à Amsterdam, où elle comptait aussi s’émanciper. La voilà obligée de dormir cloîtrée au palais Noordeinde, à La Haye, chez papa-maman. Un an auparavant, Mark Rutte, le Premier ministre, repérait des gens bizarres qui rôdaient devant chez lui. « Les Pays-Bas gagneront ce combat ! » avait-il vaillamment annoncé. « M. Normal », ainsi nommé car il sillonnait La Haye à bicyclette, vit désormais sous protection blindée, tout comme deux cents autres politiques, magistrats et journalistes néerlandais.
C’est le revers d’une enquête spectaculaire, bouclée en 2021, et du procès hors norme qui se déroule dans la banlieue d’Amsterdam, au sein d’un bunker survolé par deux hélicos et sécurisé par sept cents policiers. Ni public, ni journalistes, ni dessinateurs de presse aux audiences du procès « Marengo », mot choisi pour signifier qu’on y mène bel