Ce n’est plus un retournement de situation, c’est un tsunami ! Les véhicules diesels, qui représentaient encore 63,9% des immatriculations françaises en 2014, ne comptent plus désormais que pour 16,1 % des ventes de voitures neuves. A cette époque, pas si lointaine, le diesel était partout, y compris dans des minicitadines, où sa pertinence était pourtant contestable. C’était le choix par défaut, porté par une offre large, et surtout des tarifs avantageux à la pompe.
En 2014, un litre de gazole coûtait en effet 1,29 € en moyenne contre 1,48 € pour le SP95-E10. Depuis début 2022, le “mazout” est revenu en moyenne à 1,86 €/l (+ 44 % !) contre 1,82 €/l pour l’E10 (+ 23 %). Le résultat d’une politique de “rééquilibrage” d’une fiscalité auparavant très avantageuse pour le gazole, auprès des particuliers comme des entreprises. Mais ce n’est pas tout : le dieselgate en 2015 aura jeté l’opprobre sur une technologie jusqu’alors jugée plutôt vertueuse grâce à ses faibles émissions de CO2. Dès lors, les autorités – à tous niveaux – se sont liguées contre lui. En France, les vignettes Crit’Air 1 leur sont inaccessibles*, même s’ils sont flambant neufs et bénéficient d’une dépollution dernier cri. Un vrai dilemme pour ceux qui veulent s’assurer de pouvoir encore pénétrer dans les zones à faible émission (ZFE), qui seront au nombre de 43 d’ici à 2025, et dont les plus sévères prévoient d’interdire jusqu’aux Crit’Air 2 dans la foulée. L’Europe entend, quant à elle, empêcher la vente de moteurs thermiques après 2035, non sans les avoir soumis entre-temps à des normes Euro 7 plus strictes (voir encadré ci-contre). Bref, le diesel semble bien mort et enterré à moyen terme. Faut-il pour autant s’en détourner dès maintenant ? Pas forcément ! Et pour plusieurs raisons.
Les bonnes raisons de s’intéresser encore au gasoil
Le couperet des ZFE ne cesse d’être repoussé
Dans la plus stricte d’entre elles, celle de la métropole du Grand Paris, le bannissement des véhicules classés Crit’Air 2 (dont les diesels) a été reporté du 1er janvier 2024 au 1er janvier 2026, a minima. Car on sera alors en période d’élections municipales et à la veille des présidentielles et législatives de 2027. Le personnel politique oserat-il prendre la décision, forcément peu populaire, de bannir les 59 % du parc automobile francilien qui ne sont pas Crit’Air 1 ou 0 ? Par ailleurs, Paris n’est pas la France, et pour ceux qui n’habitent pas dans l’une des 43 ZFE, peu importe la vignette.
Une sobriété toujours inégalée
Une Renault Clio Blue dCi 100 a ainsi moins d’appétit qu’une Toyota Yaris Hybride sur autoroute (5 l/100 km contre 5,5). Une Peugeot 308 BlueHDi 130 réclame en moyenne presque 1 l/100 km de moins que