ans la matinée du 8, Michael Wittmann, l’as aux soi-disant 138 trophées, n’a plus à sa disposition que sept chars Tiger I sur les 45 de son bataillon. Son supérieur, Kurt Meyer, a repéré d’importantes formations blindées. Même si l’attaque semble coordonnée, il s’agit de deux opérations distinctes. Devant eux, les champs sont plats comme la main et vides d’ennemis. À environ mille mètres, on devine, à gauche, une poignée de maisons et à droite une étroite bande boisée. Cette audace a donné jusque-là d’excellents résultats et les tankistes sont confiants en leur machine, au point de renoncer à une reconnaissance. Tout juste l’artillerie donne-t-elle de la voix pour faciliter leur approche. Sauf que Simonds a ordonné à ses deux brigades blindées de tête de tendre une embuscade. L’attaque évoque dès lors celles des B1 bis en 1940 ou des KV1 en 1941 et avec les mêmes résultats Des mastodontes pris entre des feux croisés depuis le bois et le hameau, incapables de localiser leurs ennemis et de manœuvrer. En quelques minutes, cinq des Tiger sont détruits sans aucune contrepartie. Parmi eux, celui de Wittmann, frappé de trois quarts arrière à moins de 500 mètres par un Firefly canadien du . Réaction allemande stéréotypée, intelligence tactique alliée, les raisons de sa mort sont à l’exact opposé de la vision colportée par la suite. Car avant que Brian A. Reid () ne fasse éclater la vérité, que de légendes ont été colportées! Que Wittmann aurait résisté jusqu’au crépuscule à une meute; qu’il aurait été emporté par la vague de 600 chars alliés ou victime de la roquette d’un Typhoon, d’une bombe d’une tonne larguée d’un B17 ou d’un obus de marine qui aurait retourné le Tiger! Comme si l’as ne pouvait avoir été la victime que du hasard et de la supériorité matérielle, presque lâche, de l’ennemi. Sa mort se devait d’être conforme au mythe.
Mort d’une icône de la propagande, naissance d’un mythe
Nov 16, 2022
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