L’atelier d’art-thérapie s’était achevé le vendredi en fin d’après-midi. Marie-Louise avait fait la synthèse de la semaine avec l’équipe encadrante, René s’était occupé des quatre hôtes qui étaient restés jusqu’au dimanche. Le lundi matin, la femme de ménage avait tout remis en ordre, à Névez comme à Pont-Aven. Ainsi, à 14 h 30, Marie-Louise et René venaient de terminer leur déjeuner. Si leurs maisons étaient jumelles de l’extérieur et dans les espaces privés, l’aménagement des rez-de-chaussée traduisait deux modes de vie différents : Marie-Louise avait installé son salon dans la grande pièce vitrée qui donnait sur le jardin. On pouvait y discuter entre amis, jouer avec les petits-enfants autour d’une table basse, lire au fond d’un bon fauteuil, se prélasser au chaud devant le feu de cheminée les soirées d’hiver, mais ce n’était pas une pièce pour partager un repas. Elle avait préféré installer la salle à manger dans la pièce attenante à la petite cuisine, du côté plus sombre, avec fenêtre sur la ruelle. Chez René, la cuisine et la grande pièce sur jardin avaient été réunies en un grand espace convivial et gourmand : tout se passait entre ses fourneaux de professionnel, le vaisselier en chêne massif plein à craquer et la grande table rustique qui réunissait amis, famille, enfants. Autant dire que côté rue, le salon de René servait aussi peu que la triste salle à manger de Marie-Louise ! On se régalait chez l’un et on se prélassait chez l’autre. C’était donc tout naturellement chez René que les deux époux prenaient maintenant leur café. Peu après, ils traverseraient leurs jardins ensoleillés pour rejoindre le salon de Marie-Louise et se détendre dans un canapé.
Il me plaisait bien ce grand type, Jean-Philippe… Tu sais qu’il est reparti avec Chloé, et apparemment pas juste pour profiter de sa voiture jusqu’à la gare de Rennes ?
– Évidemment… ça s’est vu dès la première activité de dessin qu’ils avaient quelque chose de fort à partager ! répondit Marie-Louise, amusée.
– J’ai bien parlé avec lui,
