La Revue du Vin de France

« Le climat évolue mais la vigne clonée n'a plus les moyens de s'adapter »

Quelle est la particularité du pépiniériste Lilian Bérillon et de ses équipes?

Nous proposons aux vignerons des plants produits différemment, avec des pratiques anciennes mais sans oublier la modernité. Nous arpentons le vieux vignoble, là où il fait chaud, là où l'environnement sanitaire n'est pas terrible avec des maladies, de la virose, de l'esca, etc. Nous repérons des pieds centenaires, certains sont magnifiques, nous les marquons un an, deux ans, trois ans afin d'être sûrs que sanitairement, ils sont sans maladie. Et ces pieds, parce qu'ils ont résisté dans cet environnement difficile, nous considérons que génétiquement ils ont quelque chose de plus que les autres. Alors nous les sauvegardons, nous en tirons des plants que nous greffons, puis que nous proposons aux vignerons. Nous employons 25 personnes sur 170 hectares.

Beaucoup de vignerons s'inquiètent du dépérissement de la vigne. Quelles en sont les causes?

Elles sont nombreuses. Mais en premier lieu, ily a la perte de diversité. La généralisation du clonage de la vigne a beaucoup nui à la qualité et favorisé le dépérissement. Aujourd'hui, quand on plante un hectare de grenache en clones, c'est un individu multiplié à un million d'exemplaires. Tandis que lors qu'on plante une vigne en sélection massale, des centaines et des centaines d'individus différents viennent se mélanger et induisent naturellement une espèce de résistance qui permet au vignoble de mieux vieillir.

Quand cela a-t-il démarré?

Le clonage a démarré en 1971, mon année de naissance. Sans doute parce qu'il y avait beaucoup de maladies et peu de rendements. Il fallait produire. Le clonage a été décidé pour

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