Il y a cinq ans, la vague #MeToo s’abattait sur l’Occident. Et elle n’a pas épargné notre petit monde. La force de la déferlante fut telle, que responsables d’institutions, commentateurs, artistes, ont parfois eu du mal à en prendre la mesure. Nous-mêmes, à Diapason, nous sommes souvent sentis tiraillés entre le respect de la présomption d’innocence et celui dû à la parole des victimes.
Une des affaires les plus troublantes dont nous ayons eu à rendre compte est sans aucun doute celle que révéla la plainte pour, dont Joël Pommerat signait à la fois livret et spectacle. Les deux chanteurs y jouaient des scènes de rapports sexuels, durant lesquelles le partenaire masculin serait allé trop loin. Chloé Briot avait vite rendu sa démarche publique, afin, disait-elle, de « briser l’omerta régnant dans le monde de l’opéra ».