Paris Match. En ce mois d’octobre 2022, la France est une nouvelle fois en proie à des crises multiples : pouvoir d’achat, flambée des prix de l’énergie, pénurie de carburants liée à la grève dans les raffineries, contestation sociale… Comment analysez-vous ce que nous vivons ?
On a le sentiment, lorsqu’on regarde les années écoulées, que la crise est devenue un état normal de la société française. Il y a eu l’enchaînement du mouvement des gilets jaunes en 2018, du conflit social sur les retraites [qui a duré cinquante-cinq jours de fin 2019 à début 2020] et, bien sûr, des problèmes liés au Covid. Cette fois, elle prend le visage du retour de l’inflation, de la hausse des prix de l’énergie, du conflit en Ukraine, de la crise climatique. Les Français entendent parler de crise en permanence ! Avec, toutefois, un changement de contexte important : historiquement, le taux de chômage
