Japon: un lien sacré
ue du ciel, la forêt sempervirente qui s’étend sur 70 hectares au cœur de Tokyo a des airs de bastion résistant à l’urbanisa-tion débridée de la mégalopole japonaise. Pourtant, sa longévité n’est nullement liée à la conscience écologique des investisseurs immobiliers. Sa dense verdure, aux feuillages si épais que les rayons du soleil la traversent difficilement, s’avère invio-lable : elle protège le , sanctuaire shinto auquel on accède par un sentier qui chemine à travers la végétation, s’éloignant peu à peu du monde profane, pour pénétrer celui du sacré. L’éty-mologie illustre le statut tout particulier qu’occupe la forêt dans la pensée nipponne : « », la forêt en japonais, est aussi une occurrence ancienne qui désigne le bosquet entourant spécifiquement les sanctuaires shinto. Car selon cette religion ances-trale japonaise, qui voue un culte aux forces et aux formes naturelles – on traduit communément le terme « shinto» par « la voie des dieux» – la forêt est peuplée de , des esprits qui habitent les arbres incarnant un divin qu’on ne représente pas. Aussi la forêt, aux alentours des sanctuaires, restet-elle intouchée : depuis sa plantation en 1920, pour accueillir en lit-on dans le texte de présentation officielle du sanctuaire.
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