C’est un chevalier de bureau, un guerrier de cabinet… De ceux qui sont indispensables pour mener les guerres en manipulant l’opinion. Né en 1873, fils d’un officier mort de blessures reçues pendant la guerre franco-allemande, Walter Nicolai étudie chez les cadets avant d’être affecté en 1893 comme lieutenant d’infanterie à Göttingen. En 1900, il épouse la fille de son chef de corps, et réussit le concours d’entrée à la Kriegsakademie. Mais son classement de sortie ne lui permet pas de prétendre à un poste au sein d’une des sections prestigieuses du Grand État-Major. Sur les conseils de son beau-père, il obtient d’être affecté à l’Abteilung IIIb, le service de renseignement et de contreespionnage. Sans le savoir, il a trouvé sa voie.
Des objectifs encore flous
L’ n’est encore qu’une structure embryonnaire d’une vingtaine d’officiers dont les missions sont assez floues. Mais à partir de 1906, Moltke entreprend de la développer. Il fait créer deux postes de résidents permanents, à Metz et Königsberg, qui doivent rechercher et centraliser les renseignements sur les armées française et russe, objectifs clairement désignés du service (tout ce qui concerne la Grande-Bretagne relève de la marine). Parfaitement russophone, Nicolai occupe le poste de Königsberg de 1906 à 1910 et se fait remarquer en.