SCANDALES SUR ORDONNANCE
Un livre choc dénonce des liens malsains entre laboratoires pharmaceutiques, mandarins et hautes autorités de santé
n sait où ta fille va à l’école… » Glacé, Christian Riché n’en croit pas ses oreilles. La scène se passe à l’été 2010. Quelques instants plus tôt, ce professeur de pharmacologie participait à une séance de la commission d’autorisation de mise sur le marché des médicaments. Son téléphone a vibré : un appel de son équipe, au CHU de Brest. Il est sorti de la réunion pour répondre discrètement puis a découvert une personne derrière lui. Et pas des moindres : un professeur de toxicologie, membre influent de la commission en question et… conseiller des laboratoires Servier. Ce jour-là, il aurait alpagué le pharmacologue et lui aurait reproché de s’être « sali les mains » en aidant la pneumologue Irène Frachon, elle aussi du CHU de Brest, dans son combat pour faire interdire le Mediator : « Tu vas le payer personnellement et professionnellement. » Au pays aseptisé du médicament, c’est un des échanges stupéfiants que racontent Christian Riché et Anne Jouan dans « La santé en bande organisée ». Avant de mettre la touche finale à l’ouvrage, la journaliste explique avoir envoyé un SMS au toxicologue en question pour obtenir sa version. Se souvient-il de cette altercation ? Elle n’aura pas de réponse. « Mais le soir même, confie-t-elle, j’ai reçu un appel d’un numéro inconnu. C’était le fils du mandarin, dans une colère folle. Il disait
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