CAUCHEMAR BRÉSILIEN
BRUNO MEYERFELD, GRASSET, 361 PAGES, 23 EUROS (EN LIBRAIRIES DEPUIS LE 7 SEPTEMBRE).
Il fallait un journaliste qui sache être à la fois empathique avec, de Bruno Meyerfeld, arrive à point nommé pour comprendre qui est Jair Bolsonaro, président de ce Brésil de tous les excès, candidat à sa réélection et tenté comme son parrain américain Donald Trump et leur éminence grise commune, Steve Bannon, de s’en remettre à une insurrection populaire ou à l’armée pour surmonter, le mois prochain, des résultats sortis des urnes qui lui seraient défavorables. L’auteur, dont la mère a une famille brésilienne, correspondant du quotidienau Brésil, a tout épluché de la vie de Bolsonaro, de sa naissance à son arrivée triomphale au palais de l’Aurore à Brasilia. Mais ce qui fait de cet espace aussi vaste que vital un pays ne tient pas uniquement à son président. Il y a l’histoire de cette nation aussi, ponctuée de coups et de révoltes, ses racines. Celles-ci sont intimement mêlées à celles de Bolsonaro, certainement pas mais pas non plus seulement un homme de transgressions et de manipulations comme on l’a vu pendant la crise pandémique avec son refus de confiner et de vacciner. À la veille d’un scrutin décisif au cœur de ce cauchemar brésilien, Bruno Meyerfeld offre avec son livre un début de psychanalyse de son patient en chef.