Au début, les mot Irouléguy, Pacherenc du Vic-Bilh ou Jurançon soulevaient un sourcil interrogateur hors de leurs terres. Dans ces commencements, seuls quelques bars à vins des ruelles bobos de la capitale avaient eu vent des exaltants petits et gros mansengs, raisins endémiques qui, tout près des sommets des Pyrénées, savent fraîcheur garder dans des blancs estampillés “vins de montagne”.
Enchassé entre les monts, Irouléguy, d'altitude modeste, vibre d'une quarantaine de sols différents (grés, argilo-calcaire, schiste, ampélite, orphite de Keuper) compressés dans une vallée de 10 km. L'appellation représente 277 hectares de vignes. Les moines de Ronceveaux ne se sont pas trompés en installant le vignoble dans la vallée. Pas plus qu'ils n'ont commis de bévue à Jurançon, où le vignoble prend de la distance avec son massif montagneux entre deux gaves: les profils des vins nés à La Chapelle-de-Rousse, Monein ou Lasseube présentent des nuances gustatives influencées par la proximité de la montagne et par leur exposition, sur des sols de flysch (alternance de grés, schistes et calcaires), de calcaire, de marne et de poudingue. Le troisième vignoble tutoie les monts dans leur ensemble. À 60 km au nord des pics pyrénéens, le pacherenc du vic-bilh profite du souffle diffus des Pyrénées qui berce ses sols limoneux, argilo-calcaires et de galets roulés. « Les mansengs, c'est un plaisir à travailler », souligne Christine Dupuy, du domaine Labranche Laffont.
Le cycle végétatif du petit manseng, présent en Béarn depuis le XVIe siècle, est long; la vigne prend son temps, c'est le climat qui donne le tempo. « », précise Michel Riouspeyrous (domaine Arretxea). La tension naturelle du cépage